
Anna Tauber créait dans SPRING 2024 son spectacle Suzanne : une histoire du cirque avec la complicité de Fragan Gehlker. Pour La Nostalgie de l’acrobate, les rôles s’inversent.
Partant du corps, de la prise de risque à grande hauteur, Fragan Gehlker convoque ici la figure archétypale de l’acrobate ; celui qui décide de risquer se vie pour le regard des autres, pour obtenir reconnaissance et admiration.
Quel avenir peut rêver cette figure aujourd’hui ?
Ce quatrième projet de la compagnie s’inscrit dans la lignée du premier, Le Vide – essai de cirque. Quel est votre fil rouge ?
Fragan Gehlker : Le Vide- essai de cirque était un spectacle sur la question du cirque et du quotidien d’un circassien. Depuis ce premier opus, avec les personnes qui ont rejoint la compagnie comme Anna Tauber, devenue co-directrice, nous déclinons ce thème : ce que représente le cirque aujourd’hui et comment nous pourrions le définir. Avec Suzanne, une histoire du cirque, nous sommes allés plus loin, en incorporant le cinéma et le documentaire. Cette fois, dans La Nostalgie de l’acrobate, nous aimerions fusionner ces différents médias et injecter plus de présence au plateau. Dans ce nouveau spectacle, Anna Tauber et moi-même sommes tous les deux coporteurs du projet.
Le titre, La Nostalgie de l’acrobate, résulte lui aussi des projets précédents ?
FG : L’audio-naturalisme servira à créer collectivement une symphonie extra humaine mêlant public, musiciens et d’autres voix… L’objectif, c’est de faire l’expérience d’une convivialité inclusive et fertile. Car si ce monde exclusivement humain et anthropocentré est étroit et morbide, les écosystèmes terrestres auxquels nous appartenons sont bien plus enthousiasmants. À condition de les percevoir, de s’y entremêler et ainsi, d’atterrir. Il y aura aussi beaucoup de figuration publique, pour incarner les silhouettes du musée. Nous passons par deux procédés de création en territoire avec beaucoup de médiation culturelle. Il s’agit pour nous d’acquérir des compétences et élargir les désirs d’altérité, pour impliquer le public de manière fluide et imaginer ensemble des futurs désirables.
La nostalgie, les souvenirs, le vieillissement… finalement c’est la notion de la finitude que vous questionnez ?
FG : La question de la mort, et la question de comment s’y confronter pour mieux vivre, est fondamentale et omniprésente dans toutes nos créations. Selon, nous, un parallèle s’établit de façon évidente avec la figure archétypale du guerrier. Comme l’acrobate, il fait de son corps et de ses compétences son outil de travail. Comme lui, il use d’adresse et de courage. Comme lui, il risque la mort et vagabonde de par le monde. Comme lui, il travaille son image pour engendrer la peur et l’admiration. Et comme lui, enfin, il doit toujours s’entraîner. Acrobate et guerrier poursuivent tous deux une même absurdité, une même nostalgie.
PRODUCTION
L’Association du Vide
SOUTIENS ET PARTENAIRES
La Brèche – Pôle National Cirque de Normandie
Le Palc – Pôle National Cirque de Châlons-en-Champagne, Grand Est
Latitude 50 – Pôle arts du cirque et de la rue de Marchin (Belgique)
L’Espace Périphérique (Ville de Paris – Parc de la Villette)
En cours