
Avec La Conf’ (SPRING 2023), Sylvain Decure et Mélinda Mouslim dénonçaient, sur un ton humoristique, « la course effrénée de l’humanité vers l’efficacité vide ».
Leur travail se poursuit aujourd’hui avec Extras terrestres, une plongée dans le monde d’après, un futur recomposé dont la visite guidée est faite par l’un de ses habitants, sorte de guide post-chamanique, un peu allumé.
Extras terrestres ne sera pas un spectacle mais un cabaret de l’humanité au 21ème siècle !
Vous travaillez actuellement à votre nouveau spectacle. En quoi s’inscrit-il dans la prolongation du précédent, La Conf’ ?
Mélinda Mouslim : Nous avions en effet envie de poursuivre la recherche artistique, ainsi que la création de formes hybrides et fédératrices. La Conf’ s’attache au constat et esquisse des chemins de traverse : il nous faut maintenant les creuser. C’est ce qui nous motive à créer. Dans ce second volet, nous souhaitons développer une importante participation du public, avec la volonté de l’impliquer comme acteur de nos métamorphoses nécessaires. Les spectateurs seront conviés tel un groupe de touristes, visiteurs, extra-terrestres de l’existence, dans un musée du présent. Ils seront appelés à musicaliser, questionner, tester notre monde contemporain et à tous ensemble, réatterrir, appartenir au monde. Un des procédés choisis est celui de l’audio-naturalisme et du sound painting.
Décrivez-nous cette façon de capter les sons…
MM : L’audio-naturalisme servira à créer collectivement une symphonie extra humaine mêlant public, musiciens et d’autres voix… L’objectif, c’est de faire l’expérience d’une convivialité inclusive et fertile. Car si ce monde exclusivement humain et anthropocentré est étroit et morbide, les écosystèmes terrestres auxquels nous appartenons sont bien plus enthousiasmants. À condition de les percevoir, de s’y entremêler et ainsi, d’atterrir. Il y aura aussi beaucoup de figuration publique, pour incarner les silhouettes du musée. Nous passons par deux procédés de création en territoire avec beaucoup de médiation culturelle. Il s’agit pour nous d’acquérir des compétences et élargir les désirs d’altérité, pour impliquer le public de manière fluide et imaginer ensemble des futurs désirables.
Vos interventions en territoire passent par des séjours en forêt. Parlez-nous de votre processus de création…
MM : Nous travaillons à une pré-forme en forêt lors de campements artistiques, établissant un pont entre le rural et l’urbain. Nous y impliquons le public afin de rendre poreux nos actes de création, nos métamorphoses. Puis nous passerons fin 2026 à une forme en espace public, intérieur et extérieur. La question, c’est comment habiter le monde, devenir TERRESTRES. L’équipe est constituée de six artistes, auxquels s’ajouteront des figurants amateurs sur chaque territoire. Nos agrès-disciplines : accro-danse, le travail clownesque, équilibres rebonds sur des agrès légers. La tonalité générale sera joyeuse, foutraque, sensible ; elle questionne nos failles : c’est notre espace de réinvention. À La Brèche, un lieu qui nous tient beaucoup à cœur, nous commencerons à travailler la forme en salle.
PRODUCTION
Cie La Sensitive
COPRODUCTION
Le PALC
SOUTIEN
Le PALC
La Brèche – Pôle National Cirque de Normandie
PNR Montagne de Reims
Ballon des Vosges, Lorraine et des Ardennes
Ax Animation
PETR de Haute Ariège
La Région Occitanie