L’Opéra Comique débarque à La Brèche ! Louise Moaty, metteure en scène, et Jordi Savall, directeur d’orchestre, s’attaquent au chef-d’oeuvre de Marin Marais, Alcione. C’est une première pour La Brèche d’accueillir un tel projet de création et pour l’Opéra Comique de travailler dans un Pôle National des Arts du Cirque. En revanche, pour Raphaëlle Boitel, il s’agit plutôt de retrouvailles. Chorégraphe de Macbeth de Verdi créé en 2013 à la Scala de Milan, la directrice artistique de L’Oubliée et de 5èmes Hurlants renouvelle l’expérience avec Alcione.
« En composant Alcione Marin Marais explore les territoires du merveilleux et invente, aux côtés de son librettiste Houdar de la Motte, un véritable theatrum mundi. Celui d’une nature transformée par le mythe, nature ré-enchantée où tous les éléments sont convoqués sur le plateau, où minéral, animal et végétal écrivent l’histoire de nos héros au même titre que les passions qui les habitent.
Mettre en scène Alcione est l’occasion de nous emparer de ce plateau de théâtre capable de ré-enchanter le monde, espace de splendeur poétique où l’utopie plonge ses racines. Pour servir ce joyau de l’opéra baroque français aux côtés de Jordi Savall, nous voulons poursuivre notre exploration des langages de cette époque dans un esprit de réinvention des formes : ainsi, c’est tout naturellement que nous nous tournons vers le cirque contemporain, l’un des points d’ancrage du merveilleux aujourd’hui. En invitant des danseurs de corde, jongleurs, acrobates au sol ou aériens, nous voulons approfondir la mise en résonance des arts et insuffler dans la troupe opératique le souffle frais du collectif. Nous avons la chance d’être soutenus dans cette démarche par La Brèche, Pôle National des Arts du Cirque de Normandie / Cherbourg qui nous accueille, en partenariat avec le Théâtre de Caen, pour une période de résidence en amont de la création, temps de recherche, d’échange et de travail commun pour tous les artistes au plateau.
C’est dans cet esprit de dialogue en profondeur que se concevra également notre pensée de l’espace. Rouages et structures du théâtre à machines dialoguant avec leurs frères aînés, mâts et cordages de bateaux, seront le vocabulaire avec lequel nous inventerons nos propres agrès, constituant la base même de notre scénographie. Un langage inspiré par les matières brutes, le Land art et autres architectures éphémères en dialogue avec la nature, comme les spectaculaires parures des Tribus de l’Omo qui inspireront aussi nos costumes, dans un esprit baroque réinventé.
Ce faisant, nous inviterons les spectateurs à retrouver l’émerveillement du regard d’enfant pour affirmer, par l’éblouissement visuel, par la violence splendide des passions, la puissance infinie de nos rêves. »
Louise Moaty
Production : Opéra comique
Coproduction : Grand Teatre del Liceu, Barcelone ; Opéra Royal de Versailles ; théâtre de Caen ; Plateforme 2 Pôles Cirque en Normandie – La Brèche à Cherbourg